Histoire
Ma colline Ma section communale fétiche
La colline ! J'adore cette section communale qui est trop souvent délaissée par ses enfants. Dès l'arrivée à carrefour La colline, on découvre l'accueil chaleureux des collinois et collinoises au rythme des chants traditionnels et du folklore, on trouve des à l’entrée des taxis motos, des marchands en tous genres des magasins par ci et par là. On est déjà transporté dans un nouveau monde ! À La colline, je suis amoureuse des repas aux gouts multiples, parce qu'on y mange délicieusement bien notamment le plat traditionnel ; un poisson gros sel au peekleez... le riz noir aux haricots, Un délice !
Petit conseil à nos voyageurs
Je vous conseille de faire attention aux transports de motos qui parfois peuvent être très dangereux surtout quand il y a de la boue sur la route, l'approche des chauffeurs de taxis est vraiment appréciable pour vous solliciter de leur service. Vous découvrirez La colline au fur et à mesure et vous aurez déjà envie d'enfiler votre maillot et de tremper vos pieds dans les rivières qui traversent les routes, aux côtés d’une nature multicolores et un paysage tropical. Vous ferez également connaissance avec quelques oiseaux et des rossignoles qui chantent tout au long des parcours (par curiosité bien entendu).
La colline est un condensé magique de modernité, tradition, authenticité, culture et à la fois haute mystique. On y trouve de tout ! Que ce soit des temples évangélique, des temples du vaudou, des églises catholiques, la remarquable végétation par passerelle ou on cultive des plantes, ou encore des gigantesques arbres comme par exemple le mapou Fodoisse ou des petits sites historiques laissés a l’abondant depuis la nuit des temps. Et sans oublier ces fameux sourire et accueil des populations locales; tout cela résume sans conteste la richesse de cette section communale.
Ma destination fétiche ?
Même si je suis pour la diversité des cultures et l'enrichissement à travers les découvertes; il est vrai que là où les paysages variés dominent entre rizières, la vallée et les montagnes; j'ai beaucoup aimé le La colline. Authentique, chaleureux, et encore intact; on ne s'en lasse absolument pas. Un aller-retour qui vaut plus que le détour dans cette magnifique contrée il suffit à vous relaxer et à vous dépayser complètement. Aussi, il ne s'agit pas que d'un voyage de découverte mais aussi d'un rapprochement avec soi; une façon de nourrir sa soif d'accomplissement et son esprit. Délaissez votre quotidien et vos soucis problématiques ; le temps de vous faire entrer dans la nuit au son des criquettes dans leurs mélodies insaisissable et vous verrez !
Mon coup de cœur à ma colline
La colline : ce village est un véritable mythe et lorsqu'on l'aperçoit rien qu'en la survolant au pic des hautes montagnes qui a fait de ce nom La colline, une vallée qui est entourée de deux montagnes, une excitation folle nous envahit ! Une sensation étrange d'entrer dans un film à la seconde même où l'on met un pied dehors... C'est fascinant !
J'ai un faible pour la rivière qui fend en deux parties cette localité depuis la morne de Fouyin jusqu’à bassin caïmans ; là où se verse cette rivière, longtemps déjà on trouvait les caïmans... Oui vous avez bien entendu ! J'adore cet endroit et l'atmosphère qui s'en dégage. Admirez paisiblement un coucher de soleil, allongé sous un arbre en plein cœur de Ma colline, le village dortoir jusqu’au BAJOU KASSEER. Insolite non ?
Hisoire 1
L’ECOLE NATIONALE DE GATUMEAU
Première partie
l'histoire n'appartient pas à ceux qui l'écrivent,
elle appartient à ceux qui la lisent. Et qu'on le veuille ou non, il n'existe pas de peuple sans histoire, car il n'existe pas non plus de peuple sans mémoire. Ainsi donc, quand on ne trouve pas les traces du passé dans les annales, faut les chercher dans la mémoire des cheveux blancs. Et le vieux poète africain Hampate affirme avec raison : A chaque vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. Donc soyez de courageux lecteurs pour aller jusqu'au bout de cet article.
Jusqu'en 1955, les Aquino-Collinois ne pouvaient se vanter d'avoir une Ecole Nationale pour la fréquentation de leurs enfants. Tout en faisant un devoir de mémoire, j'ai jugé donc utile de partager avec ceux qui ont une envie de savoir, cette belle page d'histoire régionale. Il faut remonter en 1954, sous la présidence de Paul Eugène Magloire pour commencer à retracer l'histoire de l'Ecole Nationale de la Colline d'Aquin à Gatumeau. D'entrée de jeu, c'est grâce aux efforts conjugués de ces personnes dont je vais citer les noms que l'implantation de la dite Ecole était rendue possible et je crois que nous, les Aquino-Coliinois, nous leur devons tout un tribut de reconnaissance et de respect:
1:Dieu le Créateur qui nous a faits originaires de ce coin
2:Marx Alex, un ancien membre du gouvernement de Magloire
3:Rosalva Guirand, un ancien notable de la Colline d'Aquin,
4:Michel Guirand, un ancien notable de la Colline d'Aquin,
5:Michael Guirand, un ancien notable de la Colline d'Aquin,
6:Hector Colas, un ancien notable de la Colline d'Aquin,
7:Gérarard Sabbath, le fameux premier directeur de l'Ecole,
8:Eustache Pompée, e co-propriétaire du terrain à Gatumeau
9:Les signataires de la pétition exigée par l'Etat d'alors.
En décembre 1954, Marx Alex qui était un membre du gouvernement de Paul Eugène Magloire,vint passer les vacances avec ses parents à Colline d'Aquin. Dans un entretien avec Rosalva Guirand, Michael Guirand et Michel Guirand, Marx Alex leur demanda: A quelle Ecole Nationale les enfants de la Colline d'Aquin vont pour leur Certificat d'Etudes Primaires?A Morne-Comas, répondirent-ils. Ah! C'est trop loin pour eux! dit Marx Alex qu'on surnommait alors Mama. De poursuivre, il leur dit: Si vous êtes d'accord, je vais entreprendre des démarches pour vous auprès du gouvernement afin de doter la Colline d'Aquin d'une Ecole Nationale. N'ayant pas cru tellement à la réalisation d'un tel projet, les trois Guirands répondirent sur un ton mitigé. Mama, lui était positif. Ayant été un homme de parole, les vacances terminées, en janvier 1955, Marx Alex regagna la Capitale Port-au-Prince pour présenter le projet au Ministère de l'Education Nationale. Sa demande ne fut pas refusée. Mais, il lui a été dit de se présenter avec une pétition signée par les habitants de la Colline d'Aquin pour voir s'ils étaient vraiment intéressés au projet. Il n'y avait pas de téléphone à l'époque. En février 1955, Mama retourna à la Colline d'Aquin en vue de faire un compte-rendu aux Guirands. Contents d'avoir reçu une réponse positive, sans perdre de temps, Rosalva Guirand, Michel Guirand et Michael Guirand, entrèrent en campagne en vue de récolter des signatures auprès des Aquino-Collinois. Les Guirands étaient les premiers signataires de la pétition. Ils avaient du mal à convaincre les indécis. En tout cas, ils avaient trouvé 12 autres signataires pour valider la pétition. Une fois prête, la liste fut apportée au Ministère de l'Education Nationale qui ne tarda pas à approuver le projet. Mais, je dois préciser qu'à ce moment-là, le député de Cavaillon dont j'ignore le nom, entreprenait des démarches aussi auprès du gouvernement d'alors pour lui octoyer une Ecole Nationale pour sa ville. A cette époque-là, le Ministère de l'Education Nationale pouvait offrir une seule Ecole pour l'Arrondissement d'Aquin. Et il s'en est fallu de peu que les Aquino-Collinois n'eussent reçu ce précieux don en éducation. Car la priorité était accordée au député de Cavaillon. Tant et si bien que le camion destiné à transporter les matériels scolaires à Cavaillon était chargé. Etant donné que Marx Alex et le député de Cavaillon étaient amis, des arrangements ont été faits entre eux pour que la Colline d'Aquin reçût le don. Le député de Cavaillon accompagnait Mama jusqu'à la Colline d'Aquin pour remettre les matériels scolaires. Mais ironie du sort, arrivé là-bas, il n'y avait pas un endroit destiné à déposer les choses. Mama avait tellement honte qu'il pouvait à peine regarder le député au premier bouton de sa veste. Ce dernier attendait les dernières décisions de Marx Alex pour amener les matériels à Cavaillon. Il y avait un habitant du nom d'Hector Colas qui avait un terrain vague à Carrefour-Valère. Pour sauver la situation, il donna droit à Mama de transformer une vielle maison en dépôt improvisé.
Histoire 2
ECOLE NATIONALE DEUZIEME PARTIE
L'Ecole Nationale de la Colline d'Aquin à Gatumeau
Deuxième partie
Avant d'entrer dans les détails pour faire suite à la première partie du document, poussé par la curiosité, je suis bien obligé de jeter un regard rétrospectif sur le passé colonial de Saint-Domingue par rapport à l'éducation scolaire d'alors. Une question importante que les historiens haïtiens se sont rarement posée: Pendant la colonisation de Saint-Domingue, les Français étaient présents presque partout dans le territoire; un peuple éclairé et instruit comme la France, pourquoi pendant cette longue période de colonisation les Français n'avaient-ils pas implanté des écoles à Saint-Domingue? La question est pertinente. Et j'aurais tant de choses à dire sur cette affaire que cela me vaudrait d'en faire toute une encyclopédie. Cependant, pour avoir le temps de dire l'essentiel, acceptez que je fasse table rase de certains détails insignifiants. Ainsi donc suis-je obligé d'ouvrir une simple parenthèse pour faire la différence entre une colonie d'exploitation et une colonie de peuplement. Et c'est à partir de là que vous allez comprendre les raisons pour lesquelles les colons français ne trouvaient pas utile d'implanter des écoles à Saint-Domingue.
En quoi une colonie d'exploitation est-elle différente d'une colonie de peuplement? La grande majorité des pays conquérants sont ceux qui, frappés par explosion démographique ou guidés par la cupidité, ayant eu envie de s'enrichir au détriment des faibles, cherchaient des ailleurs d'outre-mer à établir les superflus de leurs populations. Une colonie de peuplement est souvent militairement imposée aux autochtones dans le but de leur faire sentir qu'ils sont placés sous un joug étranger. Conséquemment, dans une colonie de peuplement, l'objectif primordial à atteindre est de ne pas laisser le territoire conquis sans une présence militairement imposée. Donc étant militairement protégés par les conquistadors, les habitants d'une colonie de peuplement n'ont rien à subir de l'esclavage. Le second objectif fort souvent visé dans une colonie de peuplement est d'arriver à faire un brassage de races sous forme métissage afin de pérenniser, même après le départ des occupants, un conflit inter-ethnique de génération en génération. Dans une colonie de peuplement, avec quelque différence près, les occupants ont les mêmes droits, mêmes opportunités que les gens de la métropole. En revanche, dans une colonie d'exploitation, assez souvent, les occupants sont des fermiers militairement armés qui, pour s'enrichir, se sont transformés en sangsues contre les autochtones qui se voient réduits à la servitude la plus ignominieuse.
Le mot "Colonie" et sa vraie définition
Le mot "Colonie" vient du latin " Colonia" qui désigne un groupe d'étrangers cupides qui cherchent des territoires en friche où prendre possession afin de faire fortune au profit de la métropole. Par-dessus tout, le mot "Colonie" est conceptualisé sur une partie de l'appareil digestif de l'homme, qui est le "Côlon". Pour la conceptualisation, on prend le radical auquel on ajoute le suffixe "ie" pour avoir "Colonie". Donc avec le suffixe "ie", on a l'idée d'une collection, un ensemble de choses. Pourquoi une telle conceptualisation? De la même manière que le "Côlon" est relié à l'intestin grêle, le conquérant aussi est fortement attaché à sa colonie. Pour rester toujours dans l'analogie, de la même manière que la langue est l'organe principal de l'appareil digestif de l'homme, le conquérant a toujours tendance à imposer aux opprimés sa langue comme moyen de communication en interdisant à ces derniers la leur. Dans ce genre de démarche, ce n'est pas que le colon veuille que l'esclave soit éclairé et instruit. Cette interdiction a pour but d'empêcher les aborigènes à faire usage de leur dialecte; c'est comme lui mettre une bride à la bouche pour éviter que rien ne soit décidé en dehors de la langue du maître. Donc dans le cas de Saint-Domingue qui allait devenir en 1804 Haïti, il n'était ni plus, ni moins qu'une colonie d'exploitation. Dans une colonie d'exploitation, ce n'est pas le bien-être de l'esclave qui intéresse le colon, c'est la force de l'esclave. Autant dire que c'était une bête de somme destinée à bourriquer au profit du colon. Alors, ce n'était que bien tard que les libérateurs d'Haïti se rendront compte que les colons français les auront plongés dans l'obscurantisme total. Car de 1627 à 1804,177 ans d'exploitation, d'exaction... auront fait le bonheur de la France et le malheur de Saint-Domingue; pas la trace d'un établissement scolaire pour l'instruction des esclaves.
La fondation de l'Ecole Nationale de la Colline d'Aquin
Avant la fondation de l'Ecole Nationale de la Colline d'Aquin à Gatumeau, les jeunes Aquino-Collinois n'obtenaient pas de Certificat d'Etudes Primaires; ils allaient à des écoles particulières pour se faire dégrossir. C'était une éducation offerte sous des tonnelles par des moniteurs de classes, qui n'étaient pas non plus des fins lettrés. Mais en réalité, d'où venait le phénomène des "Ecoles particulières en Haïti?
Il faut remonter à deux époques différentes pour le comprendre. Premièrement, à la Constitution de 1801 où Toussaint Louverture exigea que des écoles fussent établies dans tous les coins et les recoins d'Haïti. Deuxièmement, il faut remonter à l'époque de président Alexandre Pétion en 1816, qui se rendait compte qu'il régnait sur un peuple complètement analphabète. Pour causes, lorsque, 12 ans après l'indépendance, un missionnaire français du nom d'Etienne de Grellet se rendit au palais national pour recevoir autorisation de prêcher l'Evangile à la nation et d'y faire venir également des évangélistes, le président Pétion lui proposa trois conditions:
Premièrement: Ces missionnaires-là ne doivent pas être des Français; Deuxièmement: Dans chaque église, il doit y avoir une école;
Troisièmement: Ces missionnaires-là ne doivent pas se mêler des affaires politiques d'Haïti. Voilà pourquoi, partout en Haïti, il était permis de créer des écoles particulières. C'était une façon de battre les ténèbres de l'obscurantisme qui couvrait le pays d'Haïti. Donc pendant la colonisation française, les Haïtiens auront appris et conservé tout ce qu'il y avait de négatif. Par exemple, la loterie nationale d'Haïti remonte à l'époque coloniale. Car, dans les ventes aux enchères des esclaves, sur les marchés publics, les colons français savaient diviser les Africains en quatre groupes différents: Premièrement: Les mâles (les garçons); deuxièmement, les femelles(les femmes);troisièmement, les négrillons(les petits Africains) et quatrièmement, les négrillonnes(les petites Africaines).Après les avoir marqués aux fers chauds, les colons français mettaient sur les esclaves des numéros afin d'être vendus à la loterie. Ils prenaient en suite quatre chapeaux; Un premier était rempli de numéros pour les mâles, un deuxième rempli de numéros pour les femmes; un troisième était rempli de numéros pour les négrillons et un quatrième était rempli de numéros pour les négrillonnes. Une fois les coups payés, faites vos jeux mes dames, messieurs! Tout dépendait de la chance dans cette sorte de loterie. Certains acquéreurs gagnaient des femmes, certains, des hommes, certains des négrillons, certains, des négrillonnes. Les colons français apprenaient aussi aux esclaves, le vice. Comment? Certains des esclaves étaient très vieux. Pour écouler leurs marchandises, certains colons rasaient les cheveux des esclaves. Après quoi, ils appliquaient sur leurs visages un onguent pour les faire paraitre jeunes. Mais après quelques jours, lorsque les cheveux commençaient à repousser, les acquéreurs s'étaient rendu compte avoir été trompés. Les Français nous ont appris aussi la discrimination et la ségrégation raciales. Car pendant la période coloniale des 177 ans, les esclaves étaient regroupés en trois classes distinctes: La classe des esclaves de maison, la classe des esclaves de plantation et la classe des esclaves de jardin. Les esclaves de maison étaient toujours à côté de leurs maîtres; c'étaient des privilégiés. Ils priaient toujours pour que leurs maîtres ne meurent jamais et que l'esclavage dure à perpétuité. Ils mangeaient les mêmes nourritures que leurs maîtres; certains d'entre eux savaient même jouer du piano. C'est cette classe qui existe jusqu'à présent parmi les Haïtiens: L'Elite. Les esclaves de plantations étaient traités moins rigoureusement. Ils étaient là pour ensemencer les champs et veiller aux soins de l'environnement. Certains d'entre eux étaient des amis des esclaves de maison. Cette classe des esclaves de plantation, nous l'avons encore parmi les Haïtiens. C'est la classe moyenne. La classe des esclaves de jardin était destinée à sarcler les champs, abattre les arbres, s'occuper d'autres choses de leurs maîtres. Souvent ils souhaitaient la mort de leurs maîtres pour s'en débarrasser. C'est cette classe de personnes qui s'appelle la masse ou la classe prolétarienne. Et même le phénomène de la zombification en Haïti était inspiré par les colons français. Car un esclave c'est quelqu'un dont la volonté était contrôlée par le colon; il n'avait même pas le droit de regarder son maître dans les yeux; il était complètement chosifié. Dans le collie d'exploitation de Saint-Domingue, les esclaves n'étaient pas dignes d'avoir le pain de l'instruction. Les nouveaux maîtres d'Haïti ne trouvaient pas bonne non plus l'éducation des masses. Voilà pourquoi, après l'indépendance d'Haïti en 1804, il a fallu attendre 151 ans avant de doter la Colline d'Aquin d'une Ecole Nationale.
Histoire 3
3EME PARTIE
L'Ecole Nationale de la Colline d'Aquin à Gatumeau
Troisième et dernière partie
En guise d'introduction, permettez que je paraphrase en la circonstance, le philosophe allemand Emmanuel Kant qui disait: On ne va pas à l'école pour apprendre à penser, on y va pour apprendre plutôt les pensées. Comme il a été dit dans la deuxième partie du document, après l'indépendance d'Haïti en 1804, il fallait attendre 151 ans avant que la Colline d'Aquin fût dotée d'une Ecole Nationale. Pour combler ce vide, des écoles particulières poussaient comme des champignons dans ce morceau de territoire. A cette époque-là, on n’allait pas dans les centres éducatifs pour préparer son Certificat d’ Etudes Primaires, on y allait pour se dégrossir en apprenant les rudiments de lecture, d'écriture et de calcul. Et au risque de mal me faire comprendre, je dirais qu'à cette époque-là que les pensées de nos jeunes Aquino-Collinois étaient en veilleuse; point n'est besoin de dire qu'en matière d'instruction, la Colline d'Aquin était comme une terre desséchée qui attendait la pluie de la première saison à fertiliser les esprits. En signe de reconnaissance, on ne doit jamais oublier non plus les premières gouttes de rosée qui fertilisaient nos champs. Voilà pourquoi je suggère qu'un monument de reconnaissance soit dressé à Carrefour-Vallère, sur le Site même où la première Ecole Nationale de la Colline d'Aquin était implantée. Le temps a passé, c'est vrai, mais certains témoins de cet événement sont encore vivants. Lorsque monsieur Hector Colas avait mis son habitation à disposition de l'Ecole, c'était du jamais vu dans l'histoire de la communauté de la Colline d'Aquin. A cette époque-là, il n'y avait pas de téléphone, mais le télédiole allait bon train et parcourait toutes les zones avoisinantes en motivant les habitants du village à apporter des feuilles de cocotiers, de lataniers, des pioches, des machettes, des houes, des clous, des poteaux de bois, de traverses où l'on a vite fait dressé une grande tonnelle afin de recevoir les premiers inscrits. En un rien temps, on n'a pas vu passer les années, la tonnelle était déjà remplie comme un œuf. Depuis cette époque-là, la Colline d'Aquin commençait à devenir une véritable cité du Savoir. Sur l'habitation de monsieur Hector Colas, il y avait une vieille maison, c'est elle qui était devenue la Direction de l'Ecole avec monsieur Gérard Sabbah comme premier titulaire. Voilà pourquoi je suggère encore que cette vielle maison soit transformée aussi en Musée du Savoir. Avant que j'enchaine avec les détails, je vous préviens que celui ou celle qui n'auront pas lu la deuxième partie du document comprendront mal les détails de cette dernière. Compte tenu du sureffectif qu'avait eu l'Ecole Nationale à Carrefour-Vallère, on envisageait de procéder au transfert de l'Etablissement à un local plus large. Il y avait à Gatumeau, un certain Eustache Pompée, cohéritier d'un terrain vague, des démarcheurs le contactaient à cette fin pour la cession de la place. Comme il n'avait eu le droit de décider seul, Eustache Pompée avait contacté les autres héritiers pour que fût faite l'acquisition du terrain. Une fois les dernières planifications réalisées, maître Gérard Sabbah commençait par motiver les parents pour le prochain transfert de l'Etablissement, de Carrefour-Vallère à Gatumeau. Un comité régional était formé, avec en tête monsieur Lemieux Hyacinthe pour la gérance de l'Ecole. A cette époque-là, il n'y avait pas de transport pour assurer le déplacement de ces écoliers. Il fallait parcourir à pied, une distance de 3 à 4 kilomètres, de Carrefour-Vallère à Gatumeau. C'était comme une véritable bande de moutons en transhumance qui suivait son berger vers un nouveau pâturage. De 1955 à 1962, en octobre, l'Ecole Nationale de la Colline d'Aquin aura passé un bon septennat à Carrefour-Vallère. Pour assurer le bon déroulement d'Ecole, certaines contributions ont été réclamées des parents: 20 gourdes, 10 gourdes, 5 gourdes... tout dépendait de la générosité des habitants. Mais comme maître Gérard Sabbah était un homme qui ne gaspillait pas les fonds publics, il avait créé un compte bancaire pour l'Ecole. Avec cet argent, on n'avait pas eu autant de problème à faire fonctionner l'Etablissement. Donc de 1955 à 2017, cela fait 62 ans depuis la création de l'Ecole Nationale de la Colline d'Aquin, et cela fait aussi 55 ans depuis son transfert de Carrefour-Vallère à Gatumeau. Comme je disais précédemment, à cause de la bonne qualité de l'éducation que fournissait monsieur Gérard Sabbah, la réputation de la Colline d'Aquin traversait les frontières. En effet, des parents venaient de zones avoisinantes telle comme : Cajoux, de Virgile, de Carrefour la-Colline, de Flamand, de Fond-des-Blancs, de Passe-Toilette, de Bonne-fille pour faire inscrire leurs enfants à ce prestigieux Etablissement scolaire. A cette époque-là, obtenir son Certificat d'Etudes Primaires avec maître Sabbah c'était comme réussir son Bac. Le niveau était tellement élevé qu'un élève en Cours Moyen 2 pouvait assurer intérim pour un professeur absent en Moyen 1 et Elémentaire 2.Ce sont des souvenirs du vieux temps que nous ne pouvons pas oublier. Et vous qui lisez ce document, je vous mets au défi d'oublier le temps où, lorsque nous arrivions en retard et que nous nous tenions aux bords des fils de fers barbelés, en espérant comme une bande de pingouins, l'arrivée de monsieur Lemieux Hyacinthe à nous faire entrer sans être battus. Au moment où j'écris ce document, c'est comme si je sens l'odeur des victuailles, ce sont les marinades de Yaya qui, sous un amandier nous attirent avec les arbres à pin que nous avions eu l'habitude de manger à bouche que-veux-tu.
Que celui qui oublie cette époque-là jette la première pierre.
La kay se la kay. Aux heures de la récrée, c'était chose impossible de ne pas aller à Chérubin pour étancher sa soif.